C’est dans les familles de sourds qu’ont pu s’élaborer les premiers fondements de la LSF, et c’est en se regroupant que les sourds ont pu enrichir leur langue.
L’abbé Charles Michel de l’Épée fut, en 1760, le premier entendant connu à s’intéresser aux modes de communication des « sourds-muets » en observant un couple de jumelles sourdes communiquer entre elles par gestes ; il découvre l’existence d’une langue des signes.
Le congrès de Milan en 1880 décrète l’abandon de la langue des signes dans l’enseignement.
Trois raisons sont invoquées :
- la LSF n’est pas une vraie langue,
- elle ne permet pas de parler de Dieu,
- les signes empêchent les sourds de bien respirer, ce qui favorise la tuberculose.
Cette interdiction dure près de cent ans.
Cependant, malgré l’interdiction de signer en classe, la LSF ne disparaît pas, les sourds se la transmettant de génération en génération, la plupart du temps pendant la récréation.
En 1991, la loi Fabius favorise le choix d’une éducation bilingue pour les sourds : LSF et le français écrit et oral.
La Loi n°2005-102 du 11 février 2005 reconnaît la LSF comme « langue à part entière ».
Aujourd’hui, des instituts — certains privés — ou des associations ont de nouveau intégré la LSF dans leur enseignement.
Les professeurs sourds ne sont pas reconnus de façon officielle par l’Éducation nationale. Les professeurs entendants signent, aidés par des éducateurs sourds.
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